II) Quels ont-été les impacts de la catastrophe de Tchernobyl sur l'économie nationale et mondiale ?
Cette seconde partie traitera des conséquences économiques de la catastrophe de Tchernobyl. Cet accident et les mesures prises pour lui faire face ont coûté des centaines de milliards de dollars à l'Union Soviétique, puis plus tard à la Biélorussie, à la Fédération de Russie et à l'Ukraine. En raison des politiques appliquées à l'époque de l'explosion et compte tenu des bouleversements économiques qui ont suivi l'éclatement de l'Union Soviétique, il a été difficile de calculer les coûts exacts.

A)  Les dégâts directs et les coûts de réparation / réhabilitation :

Tout d'abord, la construction du sarcophage en béton autour du réacteur est à prendre en compte dans les coûts directs. Elle a duré 6 mois et a nécessité 600 000 intervenants. Ce sarcophage fut fabriqué en acier et en béton, il recouvre le réacteur accidenté et les débris, 190 tonnes de combustibles se trouvent dessous. Pour éviter l'effondrement du sarcophage (qui pourrait être dû à des fissures apparues laissant la neige et l'eau s'infiltrer), la construction d'un nouveau dôme pour le recouvrir est actuellement en cours. Il mesure 100 m en hauteur, 165 m en longueur et 250 m en largeur et il pourra durer au moins 100 ans. Le projet date de 2007 et son objectif est d'empêcher la propagation de la radioactivité et de décontaminer. Nous n'avons pas le coût direct de la construction du sarcophage de base, mais nous savons que ce nouveau dôme, financé par l'Union Européenne, les Etats-Unis, la Russie, le Japon, le Canada et la Chine, a coûté 2,1 milliards d'euros au total.

Ensuite, le nettoyage du site est un autre facteur à considérer pour calculer l'impact économique de Tchernobyl. Ce laborieux travail a mobilisé 600 000 liquidateurs, et a coûté au total 18 milliards de dollars.

De plus, l'enfouissement des déchets et de la terre contaminée est un troisième coût de réparation. Il consiste à gérer les déchets afin de permettre de les isoler de la biosphère pendant la durée nécessaire à leur décroissance. Nous n'avons pas réussi à trouver de chiffres précis mais en parallèle, cette action coûte 25 milliards d'euros à Bure, dans la Meuse (France).

L'évacuation des villages et le relogement des habitants est un dégât direct de la catastrophe. 330 000 personnes quittèrent leurs foyers. L'évacuation des villages voisins s'est déroulée en quelques heures, 1200 cars et 200 camions ont été mobilisés. La disparition d'une ville entière de 50 000 habitants (Pripyat) a aussi représenté un gros coût.


Enfin, la surveillance de la radioactivité est un élément s'inscrivant dans les coûts directs. En effet, 4000 personnes surveillent encore le site, ce qui nécessite un budget pour leurs salaires.

B) Les dépenses indirectes :

Pour commencer, le versement des indemnités est une importante partie des dépenses indirectes après Tchernobyl, c'est en effet la charge la plus lourde pour les trois pays. La réparation des dommages dus aux accidents nucléaires est maintenant prévue depuis des décennies puisqu'elle est régie par la Convention de Paris du 29 juillet 1960 qui instaure un régime spécial de responsabilité du fait des accidents nucléaires. Elle tient compte à la fois des dommages causés aux personnes (liquidateurs, personnes évacuées, personnes touchées physiquement...) et aux biens. Le terme « Victimes » prend en compte celles du pays de l'accident et celles des pays voisins. Les indemnités correspondent alors à une responsabilité lourde pour les Etats. En France, par exemple, le montant est fixé à 91,5 millions d'euros. Dans le cas de Tchernobyl, les chiffres n'ont pas été publiés mais nous savons qu'aujourd'hui encore 7 millions de personnes touchent des allocations liées à la catastrophe, ce qui prouve que la catastrophe nucléaire est inscrite dans le temps et coûte toujours aux pays.

Interview : Après mes camarades d'école, des enfants nés la même année que moi en Ukraine recevaient de l'aide du Gouvernement, c'est-à- dire que pendant les vacances d'été, ils allaient dans des camps pour des soins où ils étaient dans d'autres pays comme Cuba où ils étaient soignés ou par précaution (le Gouvernement voulait par précaution que les enfants soient examinés). Les enfants bénéficiant des soins devaient obligatoirement être nés en Ukraine donc moi je ne pouvais pas recevoir ces soins ( mais bon tant mieux!)


Les soins aux victimes s'inscrivent également dans le coût total de Tchernobyl. En 1986, la priorité était d'optimiser les structures existantes et de préserver les moyens pour les patients ayant la plus forte probabilité de survie. Les difficultés rencontrées à ce moment ci furent l'évaluation de la profondeur et les techniques chirurgicales, la protection des personnels, la détection radiologique, l'évaluation initiale, la décontamination externe et interne et le traitement des syndromes d'irradiation globale et des lésions cutanées. Afin de réaliser ces actions, il a fallu accorder un budget, dont le montant n'a pas été publié. Enfin, il faut ajouter le coût du suivi médical et le coût des décès sachant que chaque cancer coûte 4000 dollars.

C) Les pertes de production  :

Tout d'abord, la perte de la production agricole est un facteur pris en compte dans le coût total de la catastrophe. En effet, 8000 km2 de champs ont été touchés et stérilisés dans une riche région agricole, et 784 320 hectares de terres ont été interdits à la production agricole. Les denrées alimentaires produites dans les régions proches de Tchernobyl (céréales, viande de boeuf, lait de vache, poisson...) ont diminué. Le secteur agricole a été le secteur le plus touché lors de la catastrophe.

Ensuite, la production forestière a elle aussi été touchée par Tchernobyl. 7000 km2 de forêts ont été stérilisés, ce qui a entraîné quelques difficultés : malformations génétiques chez les animaux, troubles de reproduction chez les animaux, perte de gibier, de baies et de champignons, contamination des plantes forestières, impact sur la durée de vie des conifères et restrictions à la chasse (ouverture de la saison lors de la période où la chair est la moins contaminée).

Pour finir, la perte de la production industrielle a elle aussi influencé les conséquences économiques de Tchernobyl. La perte du capital représenté par les quatre réacteurs de la centrale a supprimé une grosse partie des revenus de l'Ukraine, puisque la centrale produisait pas mal d'électricité et d'énergie. A cette époque, la part du nucléaire en Union Soviétique représente environ 10 % de l'électricité produite et Tchernobyl fournit 10 % de l'électricité en Ukraine.

Interview : Quand j'étais petite, mes parents faisaient attention à ce que je mangeais parce que par exemple, le poisson, si mes parents ne connaissaient pas l'origine, ils ne l'achetaient pas, ils avaient peur que si ça avait été pêché dans des fleuves ou des rivières près de la centrale, ce soit mortel. Pareil pour les baies, ils avaient des personnes de confiance à qui ils achetaient les produits.

Conclusion :

Comme nous venons de le montrer, la catastrophe de Tchernobyl a représenté de lourdes charges sur les budgets nationaux. En effet, la Biélorussie évalue le coût total de la catastrophe sur 30 ans à 235 milliards de dollars (22,3 % de son budget en 1991 et 6,1 % en 2002). En Ukraine, la catastrophe a coûté au total 175 à 200 milliards de dollars (25% de son budget en 1991). Enfin, la Russie n'a pas publié de comptes précis. Ainsi, en additionnant toutes les dépenses, le coût total de la catastrophe revient à 500 milliards de dollars.


© 2016-2017 TPE Tchernobyl. Tous droits réservés.
Optimisé par Webnode
Créez votre site web gratuitement ! Ce site internet a été réalisé avec Webnode. Créez le votre gratuitement aujourd'hui ! Commencer